
La santé par le mouvement
Apprenez-en plus sur la prévention et la promotion de la santé par le sport.
Dynamisons le milieu rural
Un projet mobilisant différents acteurs afin d’amener dans l’arrière-pays un service au moins égal à celui présent dans les villes du littoral. Après 3 ans d’actions et d’expérimentations dans la ruralité, notre expertise nous amène à différentes conclusions, mêlant succès et interrogations.
Le milieu rural et ses habitants
L’arrière-pays des Alpes-Maritimes est bien souvent synonyme de difficulté d’accès à des services pourtant essentiels à la santé des habitants, telle qu’entendue dans le préanbule de la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (1946), c’est-à-dire physique, mentale et sociale. Plusieurs raisons à cela :
- Un isolement accru dû à la faible densité et au vieillissement de la population, parfois à la maladie ou au handicap
- Des routes de montagnes difficiles d’accès et un faible niveau de transport en commun
- Une couverture en termes d’offre de services de santé (équipements, spécialistes) très faible sans commune mesure avec celle du littoral ou des grandes villes, pourtant proches.


Introduire l’activité physique
Les bénéfices de l’activité physique sont scientifiquement reconnus. Ils sont démontrés dans la prise en charge de nombreuses pathologies (sport sur ordonnance, décret du 1er mars 2017). Pratiquée en groupe, l’activité physique permet de maintenir ou de retrouver une activité sociale, rompre ou limiter l’isolement des personnes isolées ou nouvellement arrivées dans un secteur.
Le principe de l’activité physique adaptée est de permettre à chacun de pouvoir pratiquer selon ses possibilités et d’y trouver un bénéfice : augmentation des capacités physiques, des performances physiques, maintien de l’autonomie, plaisir partagé, sensations physiques positives, sentiment de bien-être, développement de la confiance en soi, etc. Pour cela, il faut souvent faire face à de nombreuses barrières : peur de chuter, de se faire mal, de se fatiguer excessivement, de paraître ridicule, manque de temps, activités éloignées de chez soi, etc.
C’est là qu’intervient Mouv’Azur qui a pour objet « la prévention et la promotion de la santé à travers l’organisation d’activités physiques ou de programmes dans les domaines de l’activité physique et de la nutrition » et dont le fondement de l’action repose sur l’accompagnement des personnes, l’empathie et la construction du vivre-ensemble.
Même si l’association s’est construire essentiellement autour des activités physiques destinées aux seniors, notre expertise nous permet aujourd’hui de tirer des conclusions très positives sur le mélange des publics sans aucune discrimination, d’âge, de sexe ou encore d’appartenance socio-économique, à travers la pratique d’activités physiques.
En phase avec son temps, et après étude du territoire, Mouv’Azur s’inscrit dans une dynamique de développement de l’activité physique adaptée à tous dans le sens où elle nécessite un accompagnement dans les communes rurales privées de ces types d’activités. L’association répond dont en particulier aux demandes des financeurs en mettant en œuvre des programmes de 12 semaines sur la base des cahiers de charges qui lui sont transmis (programmes PAS d’A2S, Ateliers équilibres de l’ASEPT PACA, « Le sport est dans le pré » du CDOS), qu’elle complète avec des actions tous publics sur les communes lors d’événements spécifiques (journées des associations, journée olympique, journée du diabète, etc.).

Pérennisation de l’activité physique : un constat mitigé
Les programmes mis en œuvre par Mouv’Azur ont tous, dans un premier temps, pu être pérennisés. Les participants, enthousiastes, prennent goût à l’activité physique régulière. L’association s’organise pour trouver les moyens nécessaires au maintien de l’activité. L’encadrante s’épanouit dans l’expertise de son métier, auquel elle trouve un sens.
Les financeurs précités posent une condition au financement de leurs programmes qui ne durent que 12 semaines : qu’ils soient « offerts » aux participants. Or, on sait que pour que ses bénéfices se perpétuent, l’activité physique doit être régulière. Ils cessent si la pratique cesse. Techniquement, permettre à des personnes de pratiquer durant 12 semaines pour leur ôter les moyens de poursuivre tout de suite après a donc peu de sens.
Une fois les programmes achevés et le constat positif de l’effet de la pratique d’une activité physique adaptées régulière et encadrée vient donc naturellement la question de la poursuite de l’activité.
Pour autant, ce service a un coût qui ne peut être supporté entièrement par les usagers, d’autant plus que le coût du transport de l’encadrant augmente considérablement la charge pesant sur un petit nombre de personnes. Mouv’Azur se voit régulièrement opposer des arguments tels que « adressez-vous à la municipalité », « déposez plus de demande de subvention », « augmentez vos tarifs »… à ces demandes d’aides auprès des différents financeurs. Pourtant l’équation est claire : peu d’habitants, cela signifie souvent une situation socio-économique plus tendue, moins de moyens pour les collectivités, plus de besoins à satisfaire qui ne peuvent être mutualisés. L’isolement génère des coûts beaucoup plus importants pour les collectivités en cas de chute, de perte d’autonomie ou encore d’impossibilité de suivre une rééducation sans être hospitalisé en cas d’accident.
Des encadrants diplômés issus des Sciences du Sport
Avec Mouv’Azur, la pratique est encadrée par des professionnels de l’Activité Physique Adaptée pour la Santé (APAS), à minima de niveau Bac +3 et Bac +5 quand il s’agit du suivi de sport sur ordonnance. La pratique est supervisée grâce à des mesures objectives effectuées à l’aide de cardiofréquencemètres, podomètres de qualité, etc. Chaque participant suit sa pratique ses capacités, renseigne ses ressentis, l’évolution de sa motivation et les bienfaits qu’il en retire. Ces qualifications sont indispensables afin d’assurer la qualité et la sécurité de l’activité proposée.

Un appel au soutien des APAS dans la ruralité
Déjà présente dans différents secteurs, l’association a aussi pour vocation de développer et de maintenir les activités physiques adaptées dans les secteurs difficiles d’accès où l’accompagnement physiologique et psychosocial est essentiel puisqu’il n’y a pas de solutions alternatives pour les habitants. La qualité de l’encadrement, de l’accompagnement et le soutien des financeurs sont les conditions indispensables pour le maintien du service à long terme. Ils assurent l’égalité de l’accès à tous sur le territoire au soin et au suivi en matière d’activités physiques. C’est un appel au soutien financier et au partenariat que lance donc Mouv’Azur, face au financement impossible par les seuls participants de leurs activités physiques régulières.